Pour vous donner une idée précise, selon l’INSEE, 87% des vêtements achetés par les français sont importés.
Un chiffre qu’on qualifie d’alarmant surtout avec tout ce qui se passe dans notre planète. Voyons ça de plus près.
Pourquoi les entreprises délocalisent-elles leur production ?
Pour bien comprendre le pourquoi du comment, il faut remonter quelques dizaines d’années en arrière.
Le domaine de l’industrie textile a été marqué par une période de forte délocalisation à partir des années 1970.
Ce phénomène, qui consiste à transférer une ou toute l’unité de production d’un pays à un autre, s’est fortement accéléré durant les années 2000. Vous en doutez sûrement: c’est le coût de la main-d’œuvre qui vient motiver cette délocalisation.
Nombreuses entreprises textiles ont fait appel à des sous-traitants et ont déplacé leurs unités de production dans des pays en voie de développement, principalement des pays d’Asie du sud-est, et ce, pour réduire leurs coûts de production et ainsi augmenter leurs marges.
Les coûts du transport maritime sont devenus si faibles qu’il est aujourd’hui possible de produire là où les conditions sont les plus avantageuses pour elles.
Mis à part l’avantage du coût de la main d’œuvre et son abondance, ces multinationales bénéficient en délocalisant d’une réglementation moins stricte en matière de protection de l’environnement, de protection des salariés, etc…
Mais à quel prix ?
Quelles sont les conséquences de cette délocalisation ?
- La Chine, première exportatrice de textile en 2018.
- La France importait pour 36,5 milliards d’euros en 2015. Les produits proviennent principalement de la Chine mais aussi du Vietnam, de l’Inde ou du Bangladesh, aussi appelé “L’usine du monde” avec plus de 4500 usines textiles.
La délocalisation présente plusieurs limites tant au niveau économique, social et environnemental.
On peut citer les conditions de travail des ouvriers dans les usines de fabrication de vêtements à l’autre bout du monde qui sont bien moins bonnes qu’en France :
Ces hommes et ces femmes travaillent parfois plus de 12h par jour dans des conditions inhumaines et gagnent un salaire de misère. Le pire, c’est que personne ne semble s’en préoccuper !
Dans l’optique d’offrir des prix toujours plus bas aux multinationales, les sous traitants font pression sur leurs travailleurs pour qu’ils produisent toujours davantage, sans vraiment se soucier de leur bien être.
Vous avez entendu parler de l’accident du Rana Plaza à Dacca ?
C’était le 24 avril 2013 que la tour s’est effondrée. L’usine de textile de huit étages dont cinq ont été construits sans permis produisaient des vêtements pour de grands distributeurs européens.
Bilan : 1138 ouvriers sont morts et 2500 personnes ont été blessés.
Ce drame a été mondialement médiatisé ce qui a éveillé la conscience des consommateurs sur les conditions de travail déplorables dans les ateliers.
Plusieurs marques ont relocalisé leurs usines notamment en Afrique. Mais le problème est toujours là. Des journées de travail interminables, sans repos, avec une rémunération qui ne permet pas de subvenir aux besoins fondamentaux d’un Homme et pour couronner le tout : Aucune protection sociale ou syndicale de l’emploi.
Le film “Made in Bangladesh” illustre parfaitement les conséquences de la délocalisation et expose l’exploitation et le non-respect des droits des travailleurs à Dacca, la capitale du Bangladesh.
N’hésitez pas à le visionner 😉
Synopsis : Shimu, 23 ans, travaille dans une usine textile à Dacca, au Bangladesh. Face à des conditions de travail de plus en plus dures, elle décide avec ses collègues de monter un syndicat, malgré les menaces de la direction et le désaccord de son mari. Ensemble, elles iront jusqu’au bout.
Délocaliser et produire à l’étranger provoquent une perte d’emploi en France ce qui influe forcément sur le taux de chômage. De plus, plusieurs entreprises françaises ont dû mettre la clé sous la porte à cause de la concurrence des produits importés.
Acheter un vêtement importé revient à contribuer au ralentissement de l’activité industrielle et artisanale française surtout lorsqu’on parle du textile. Selon l’INSEE, entre 1996 et 2015, plus de 60% des effectifs ont disparu et la production a connu une baisse de 51 %. Au cours de la même période, les importations françaises ont doublé..
Cette production et surconsommation de masse sont aussi à l’origine d’un drame environnemental.
En effet, avec le renouvellement constant des collections, les promotions et soldes qui n’ont pour but que d’encourager à surconsommer, nous achetons plus et nous nous lassons de plus en plus vite.
On se retrouve donc avec des vêtements qui ne durent pas et qu’on jette au bout de quelques mois sans se soucier des conséquences écologiques.
L’industrie du textile est l’une des plus polluantes au monde. Selon l’ONU, elle serait responsable de 20 % des eaux usées mondiales et 10 % des émissions mondiales de carbone.
L’une des causes principales de la pollution des eaux est l’utilisation de substances chimiques au cours de la fabrication des matières premières notamment le coton.
Petit clin d’œil : Chez Seize Point Neuf, notre matière est certifiée OEKO-TEX, c’est à dire qu’elle est écoresponsable et qu’elle ne contient aucune substance chimique.
Un autre article est prévu pour vous parler de l’impact de l’industrie du textile sur l’environnement. En attendant sa publication (très bientôt), on vous invite à consulter notre dernière publication Facebook qui vient pour éveiller la conscience de chacun d’entre nous.
Conclusion
Le défi aujourd’hui est de ralentir le rythme de consommation et d’essayer d’acheter moins de vêtements en privilégiant la qualité à la quantité. En tant que citoyen et citoyenne, nous devons lutter contre les inégalités dans le monde, nous devons soutenir l’économie de notre pays mais surtout, nous devons sauver notre planète.
Affaire à suivre…